C’est un peu comme cela que l’on pourrait traduire le terme O-hanami, évènement naturel qui a lieu tous les ans vers le début du mois d’Avril. Cela évoque assez bien la douceur, l’émerveillement et le plaisir que l’on ressent à marcher le printemps venu, le long des arbres en fleurs. Pas n’importe quel arbre, le sakura, une espèce de cerisier non fruitier qui ne se laisse admirer que durant une quinzaine de jours.
Je pense qu’il n’y a vraiment qu’ici que l’on peut se rendre compte de ce qui se passe réellement, l’atmosphère qui se dégage des lieux. J’aurai beau vous faire une sélection de photos plus ou moins réussies des nombreux endroits où j’ai pu observer le phénomène, je ne pourrai que vous invitez à venir le vivre un jour. A défaut, je vais vous décrire quelques scènes que j’ai pu voir.
Je ne me rendais pas compte, même en ayant été au Japon plusieurs fois de suite à certains endroits, le nombre important de lieux où sont plantés ces spécimens d’arbres. Bien sûr les parcs publics sont les endroits privilégiés à leur épanouissement d’autant plus que les autorités responsables les regroupent par centaines voire milliers dans ces zones privilégiées pour la ballade, mais également au détour d’une petite rivière, d’une école, dans la cour d’une maison. Le Japon entier respecte et apprécie ce moment pour pouvoir en profiter en tout lieu.
La date est attendue, la nature est sous le feu des projecteurs, le site de l’agence météorologique du pays est prêt à alerter la population pour définir seulement quelques jours à l’avance quand seront éclos les bourgeons et jusqu’à quand ce spectacle floral sera observable de manière optimale, et ce région par région. Mon dernier week-end du 29-30/03 sur Tokyo pour le premier vrai week-end de pleine floraison fut très riches en belles images.
Le long de la rivière Sumida à l’est de la capitale, la Tokyo Sky Tree en fond de paysage, et voir les Japonais profitant du beau temps pour venir traditionnellement pique-niquer fut très agréable. Les endroits prévus pour s’installer, grignoter entre amis ou en famille sont pris d’assaut par les bâches et les tables d’appoint, les groupes sont relativement serrés dans une bonne ambiance pour un après-midi ensoleillé. De plus, les bateaux sont nombreux à profiter du paysage.
En fin d’après-midi à Ueno, les couples se retrouvent pour s’émerveiller des longues allées de couleur blanches et roses partant de chaque côté pour former une sorte d’arche sur plusieurs centaines de mètres. Les jeunes se retrouvent à cette occasion de la soirée pour boire et discuter dans la joie et les rires, téléphones à la main pour se tenter de retrouver le groupe d’amis parmi les centaines de personnes en train de s’amuser sur place.
Le soir, fut mon plus grand choc avec la ballade tardive à la nuit tombée que je n’avais pas planifiée en passant à Chidori-ga-fuchi, soit le côté nord-est du Palais Impérial. Les douves plongeantes en contrebas de la rue abritent sur leurs versants d’immenses arbres de plus de 30 mètres de hauteur (à vue d’œil) dont les branches retombent en douceur sur l’eau. Il est alors possible de louer une barque et de naviguer paisiblement dans cette atmosphère particulièrement bien mise en valeur par les projecteurs orientés vers les arbres. En effet une fois le soleil couché, ces éclairages jaunes donnent un ressenti extrêmement chaleureux qui accompagne le fait de savoir que ceci ne durera que 15 jours tout au plus et pourrait émerveiller quiconque déambulerait dans les allées.
Tout évènement japonais festif, appelé matsuri ne saurait être sans les fameux stands de nourriture diverses et variées qui s’installent temporairement dans les allées des temples. Vendeurs de saucisses, pommes de terre, nouilles sautées, maïs, brochettes de viandes ou de poissons… quelle ambiance de fête quand toute une population se réjouit de sortir pour se détendre à ce rendez-vous des beaux jours à venir.
J’ai eu l’occasion de voir d’autres scènes encore à Osaka, ou Kyoto qui m’ont moins marqué que ce Samedi à Tokyo mais très réjouissantes malgré tout. La période se termine doucement, les fleurs perdent leurs pétales qui tombent sous le vent, les arbres sont un peu moins jolis qu’au premier jour et des zones ponctuelles se retrouvent roses et blanches sous l’effet de ces pétales qui ont touchés sol. J’ai enfin pu ressentir ce moment que j’attendais tant et il me paraîtrait difficile de revenir au Japon sans voir à nouveau des sakura sous leurs plus beaux jours. Ce moment particulier me manque déjà alors je comprends l’attente annuelle qu’il y a.
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